Le secteur public a un rôle particulier à jouer dans le développement des moyens de paiement

Article publié avec la participation de Charles Copin OCE Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. http://charlescopin-news.com

 Les ministres Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique et Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique, ont organisé le 2 juin à Bercy les Assises des moyens de paiement. Ces Assises ont été précédées d’une réflexion confiée à Emmanuel Constans, président du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), médiateur des ministères économiques et financiers. qui a formé des groupes de travail sur les principaux sujets portant sur les moyens de paiement en France.


Pour Michel Sapin, ces Assises marquent une étape décisive de la concertation « qui doit nous permettre de construire une stratégie nationale globale dans le domaine des moyens de paiement. » Vaste programme qui touche à la vie quotidienne des Français. Sur le plan économique, le ministre rappelle que la filière des moyens de paiement, reposant sur le commerce, les banques et les industriels, « emploie environ 90 000 personnes en France et représente 6 à 7 milliards d’euros de valeur ajoutée ». C’est aussi une filière en pleine évolution qui connaît des mutations et des offres nombreuses pour de nouvelles solutions comme le paiement mobile, le paiement sans contact, le portefeuille  électronique (wallet)… La mise en œuvre de la dématérialisation accélère ce mouvement.

Trois axes de développement

« La France a été à la pointe de la modernisation des moyens de paiement en inventant la carte à puce en 1974. Elle doit le rester », rappelle le ministre des Finances. Pour y parvenir, trois axes ont été retenus :

- Développer une acceptation plus large de la carte bancaire, notamment pour les petits montants. D’autant qu’un sondage CSA montre que ce moyen de paiement est plébiscité par les Français. En revanche, le paiement sans contact pour le règlement des petits montants ne se développe pas suffisamment. La cause en est aux tarifs bancaires qui n’incitent pas les commerçants à accepter le paiement de sommes de petits montants. Une des causes évoquée déjà pour l’échec de Moneo ! .« Je souhaite que la commission minimale supportée directement par les commerçants sur les transactions par carte bancaire, quand elle existe, soit au moins divisée par deux » réclame le ministre. Et de demander la suppression de la part fixe de la commission interbancaire de paiement, pénalisante pour ces paiements de faible montant ;

- Faciliter l’usage des moyens de paiement, ce qui favoriserait le développement de moyens de paiement. Les virements sont faiblement utilisés en France. Quant au chèque, il a la vie dure. 71 % des chèques émis en Europe le sont en France. Le ministre estime que « le secteur public a un rôle particulier à jouer ». Et de rappeler que « La Direction Générale des Finances Publiques a développé un dispositif de paiement en ligne par carte bancaire (TIPI). Toutes les collectivités locales qui le souhaitent peuvent s’en servir pour que leurs administrés payent des factures telles que les frais de cantines scolaires, de crèche etc. Plus de 6 000 collectivités l’utilisent aujourd’hui. Un nouveau service de paiement à distance (PAYFIP) sans frais, simple et sécurisé sera mis en place d’ici fin 2016 pour permettre le paiement de ce type de créances également par prélèvement » ;

- Développer le paiement sans contact. Il n’est pas suffisamment développé en France. Les 31,5 millions de cartes bancaires « sans contact » ont généré depuis le lancement un volume d’affaires de 166,76 millions d’euros avec un montant moyen de 11 euros. Le mois d’avril a enregistré l’utilisation du sans contact par 6,7 millions de titulaires de carte bancaire. A comparer avec le Royaume-Uni qui a enregistré 2 milliards de Livres sterling. L’une des raisons étant le paiement du titre de transport par carte bancaire sans contact. On se félicite de l’initiative de l’ADCET pour favoriser l’intégration d’une application de transport générique dans les cartes de paiement, à travers le groupe de travail CBT2 qui va dans ce sens.

Une stratégie nationale sur les moyens de paiement d’ici à l’automne
Les Assises des moyens de paiement sont une étape. Sur la base de ces travaux, le ministre a décidé l’adoption d’ici à l’automne, d’une « stratégie nationale sur les moyens de paiement définissant la feuille de route avec un calendrier d’actions à court et moyen terme ». Pour cela, il demande à ce que soit poursuivi le travail de concertation et que puisse être mis en œuvre un « comité des paiements » qui prendrait le relais du comité national SEPA.